Autour du puits 'Ayn Fôq, une butte d'argile, formée par apport éolien, s'est développée. Au sommet de cette butte, en son centre, une construction en terre (MA) est dotée d'une coupole. Cette construction est moderne et il s'agit d'un mausolée récemment restauré.

Au nord du puits, un parcellaire romain CA se développe sur une surface de plus de 10 ha. Il forme une terrasse dominant la plaine environnante. Ce parcellaire est difficile à lire sur le terrain, du fait d'une couverture de ride dunaire omniprésente. Cette zone est datée du début de notre ère (IIIe-IVe siècle) et recouvre une occupation prédynastique révélée par la céramique, les ossements animaux et des meules. Au nord-est, quelques éléments mamelouks ont également été relevés.

Au sud du puits, la terrasse est plus basse, avec une dispersion de céramique (DA) du IIIe siècle de notre ère, et des traces de quatre sources artésiennes.

A l'ouest, la terrasse est dans le prolongement de celle du nord. On y trouve encore du mobilier prédynastique, sous la forme de céramique et d'outillage lithique rare. Au pied ouest de cette terrasse, un atelier de potier AA, du IVe siècle de notre ère est visible, avec ses fours, dépotoirs et autres structures associées.

Les éléments prédynastiques, bien que présents, ne permettent pas de délimiter de véritables zones d'occupation du fait des réoccupations ultérieures.

Pour finir, un ensemble KA entour le puits PA sur ces faces ouest et nord. Il s'agit d'un campement de la fin de la période byzantine (ou islamique précoce) et de la période pré-mamelouk. Cette installation est érodée.

Mobilier céramique : L'essentiel de la céramique recueillie date de l'époque romaine : un fond probable de bol “tulipe“, un fragment de panse ronde d’un petit vase en pâte jaune qui porte un décor pointé (type nouveau), des petits supports tronconiques en argile locale très dure et très dense presque surcuite (RT206) et un tuyau RT105. Des éléments datés entre la phase mamelouke et l'époque contemporaine ont également été mis en évidence : un fragment informe de céramique à glaçure sur pâte rouge avec glaçure opaque polychrome (bandes juxtaposées de couleur jaune, brune et verte) et un fragment informe à paroi épaisse.

Des assemblages présentent une chronologie plus floue, entre le IVe siècle et une phase médiévale imprécise : un petit support de jarre (RT206.FR1D), un ensemble de récipients variés façonnés grossièrement à la main dans une argile locale a été découvert dans ce secteur. On observe le plus souvent l’utilisation d’une pâte sableuse à plaquettes de taille et de densité variable (FR16A/B/D) ou d’une pâte sableuse à forte concentration de quartz (FR16C). Le traitement de la surface est souvent soigné, avec des surfaces douces soigneusement raclées. Le décor le plus fréquent utilisé sur des formes de type jarre ou pour le moins sur des fragments de panses de forme arrondi consiste dans l’impression de type “natte“ (TM26). On trouve également mais dans un cas seulement des décors d’incisions de motifs géométriques. Le cas du remplissage d’une matière quartzeuse vitrifiée dans des cavités ovales aménagées sur la paroi externe d’un pot est unique. La datation de cet ensemble de vaisselle à usage domestique n’est pas sans poser quelques problèmes. En effet, elles peuvent être comprises dans un espace chronologique très large qui part de l’époque byzantine jusqu’à une période indéterminée de la période médiévale. Une datation contemporaine (Phase 17) n’est pas à envisager pour le moment en raison de l’absence notable de céramiques importées de la vallée. Par exemple les jarres de type “Ballas” originaires de la région de Qéna, siga, ou gargoulettes peintes qui sont bien connues par ailleurs sur des sites clairement datés de la Phase 17.

Un bord de pot de cuisson à parois grossières faite main munie de deux tenons (TM22.FR16D), une coupe à pied haut avec décor géométrique d’incisions profondes faite à la main (TM24/FR16A/B), deux écuelles à parois épaisses à fond plat faite à la main (TM23/FR16A,TM34/FR1Ba-b).

Il y a aussi un fragment informe de céramique à glaçure arabe sur pâte argileuse rouge (TM8/FR14B). La datation est postérieure à l'époque mamelouke, deux bords de jarres à col montées à la main en argile locale (TM29), un fragment d’assiette à parois épaisses monté à la main (TM33/FR16?). Seule la surface interne est bien conservée, elle est de couleur noire et très soigneusement brunissée, elle se rapproche des traitements de surface utilisées de tous temps pour la céramique nubienne. La surface externe est de couleur “chamois” mais totalement éolisée. Un bord de jarre à col monté à la main (TM24/FR locale) fonctionne avec un fragment de panse découvert à proximité, avec un décor imprimé type “natte“ (TM26).