Un sentier d'accès parsemé de tessons (DA) conduit depuis la plaine au débouché de deux wadis encaissés, accès praticables vers le plateau. Sur le sentier KA qui emprunte le lit du wadi nord on observe un palmier vert en PA, source artésienne encore fonctionnelle par intermittence et du mobilier céramique en DB, dont la datation ne peut être assurée. La source PA a été utilisée au XIXe-XXe siècle de notre ère.

Un campement récent en IA, du mobilier céramique en DC, les abris de pierre sèche IG, jalonnent un sentier qui conduit à la crête qui sépare les deux wadis. Les abris IG semblent avoir été bâtis dans un premier temps au Ve siècle de notre ère et utilisés jusqu'à la période ottomane. Aménagés sur un replat, ils s'appuyent contre un bloc détaché de la falaise.

Par un coup de sabre dans les rochers de la crête, le sentier débouche sur un promontoire aménagé (IF) qui domine le wadi sud. On y observe quelques abris en pierre sèche, de même datation, qui constituent un possible poste de guet.

Le sentier KC rejoint le lit du wadi puis le quitte par son flanc sud pour atteindre le plateau par quelques lacets.

Le débouché de ces wadis encadre la zone d'une source PB ('ayn el-gebel). Au sud, une falaise orientée vers le nord-ouest et partiellement effondrée définit un couloir IB qui porte au moins six inscriptions pariétales coptes tracées en rouge sur un enduit. Ces inscriptions remontent au Ve-VIIe siècles de notre ère.

Immédiatement au nord, un bloc basculé forme un abri IE couvert d'inscriptions coptes et arabes de même datation. Elles sont plus délicates à distinguer.

Au pied de la falaise, à l'ouest, une esplanade abrite des constructions en pierre et briques crues (HA). Au moins trois constructions peuvent être distinguées, bien qu'elles aient fait l'objet de pillages récents très violents. Ces constructions sont datées du Moyen-Âge pré-Mamelouk par la céramique et une datation radiocarbone (IFAO_277) confirme une occupation entre le XIe et le XIIe siècle de notre ère.

Plus bas, des tas de pierres sont contenues dans un enclos BA, qui pourrait être un cimetière. Non pillé, ce secteur n'a livré aucun élément céramique permettant sa datation.

À l'ouest de HA, un vaste pan de falaise basculé forme un abri dont le plafond est couvert d'inscriptions coptes (ID). Ces inscriptions sont datés du Ve siècle de notre ère, mais l'abri constitué par le pan de falaise a servi jusqu'au XXe siècle.

La pente est parsemée d'une dispersion de céramique, plus concentrée en DD et DE. Elles sont elles aussi datées du Ve-VIIe siècle de notre ère.

Plus loin au sud, le sentier KB qui longe le sommet de la falaise est ponctué de dépôts de céramique (DF et DG). Ces dépôts remontent au Ve siècle de notre ère. Il est probable que le sentier KB soit le prolongement terminal du sentier observé en KS125 et qui passait par KS171.

Une lame de silex isolée a été prélevée en LA, au bord du sentier KB. Elle pourrait dater du néolithique.

En contrebas de la falaise, des abris en pierres sèches du Ve siècle de notre ère ont été aménagés dans l'éboulis, en IC.

Du sentier KB, est issue une branche KD qui serpente dans les éboulis et remonte le wadi jusqu'à son terme, sur le plateau. Une vaste dispersion très peu dense de mobilier paléolithique occupe l 'espace sommital entre les extrémités des entiers KC et KD.

Mobilier céramique : Ce site a livré dans un grand nombre des secteurs recensés, une céramique d’un faciès qui nous est inhabituel dans l’état actuel de nos connaissances. L’absence totale de céramique à glaçure arabe, de vaisselle domestique et culinaire faite à la main permet d’argumenter a silencio pour le moment pour une datation trop avancée dans le temps, plutôt aux VIIe-VIIIe siècle apr. J.-C (phase 9/10). Cependant la présence d’un « zir » (TB211) pour conserver l’eau pourrait être un indice d’une occupation ou de la venue de personne à une époque peut-être moderne, bien que la typologie d’une telle catégorie de récipients à travers les âges est assez mal connue.

Seul un secteur présente des céramiques bien connues par ailleurs. On reconnaît parmi eux plusieurs périodes chronologiques : au moins 3 récipients (Jarres RT93C&D et pichet RT57) datés IIIe siècle (phase 6/7) et encore en usage au début du IVe siècle apr. J.-C. (phase7) ; le reste des documents recueillis dans ce secteur sont eux caractéristiques de la Phase suivante à partir du IVe et début Ve siècle (phase 7/8).

L'ensemble DA, daté entre le Ve et le IXe siècle, a livré les éléments suivants : des siga en pâte locale à surface noire vitrifiée(engobe rouge ou blanc) à panse à cannelures très marquées (TB199), 4 bords de siga (3 exemplaires TM55A, TM112), un barillet carré à filtre en argile locale à engobe jaune épais (TB143) bien connu à partir du IVe siècle et au Ve siècle (phase 7/8) mais connu dans la vallée du Nil, par exemple à Baouit en Moyenne Égypte au VIIe siècle apr. J.-C. Une grande jarre décorée à décor peint en noir sur engobe jaune épais (TB200) est le seul exemple connu. Un autre récipient curieux a été découvert dans cet assemblage, il s’agit d’un large bol à engobe orangé vif épais passé à la brosse et à rehaut peint en brun sur la lèvre (TB201). La forme de ce bol à carène basse marquée est connue dans la vallée au début de l’époque arabe par exemple. Deux grands fragments de récipients en argile locale dure porte un engobe rouge-orangé brillant avec un procédé décoratif fait de «coulures» brunes (TB212). Ce motif décoratif fort curieux n’est pas attesté aux périodes byzantines (phase 7 & 8), dans l’état actuel de nos connaissances.

L'ensemble IB est le seul secteur qui livre des céramiques dont les types sont clairement identifiés.

Des fragments informes d’amphores Late Roman 7 ont été ramassées. Des fragments informes de sigillées d’Assouan à engobe blanc du Groupe W sont les premières découvertes.

Les deux éléments bien datés du IIIe siècle apr. J.-C. ont été découverts en surface de ce secteur : 2 bords grande jarre à engobe jaune épais à décor peint en brun ou prune (RT93C et RT93D) et un bord de pichet à engobe jaune à décor peint de croisillons prune sur l’anse (cf. 1 exemple complet découvert dans une qanat à Douch). D’autres éléments peuvent être associés à la fin du IV et au Ve siècle apr. J.-C. : une jarre à engobe blanc (proche TB173B), une jarre-marmite (TB54), plats de cuisson (TB204 à décor peint de demi-cercles en noir sur le marli, TB101D à rehaut jaune sur le marli), jatte (TB205). Un large plat à décor peint en noir sur engobe blanc (TB210 ou TB198 vérifier sur le corpus) est proche par la forme et par le décor de vaisselle de table décorée comme on en trouve à Baharyia par exemple ou ailleurs en Égypte à partir du Ve siècle et au delà.

Dans l'habitat HA, un plat à carène basse et à bord droit appartient aux productions d’Assouan à engobe rouge (TB206). Un fragment de col à décor peint de couleur prune pourrait appartenir à la catégorie des bouteilles à vin à engobe jaune (TB207) connue à partir des IVe-Ve siècle apr. J.-C. Un bord (TB208/FR14) et un fragment de panse arrondie d’une jarre (TB209) en argile locale (FR1B) qui porte un décor rayonnant de bandes verticales alternativement peintes en blanc et en brun. Un grand fragment de bord appartenant à un récipient de type « zir » (TB211 à engobe rouge) est probablement mais sans assurance moderne.

Dans le dépotoir DD, un fragment de base annulaire d’un plat en sigillée locale « Karga Red Slip Ware » porte à l’intérieur un décor imprimé de guillochis centré rayonnant.

Enfin, dans le dépotoir DE, un fragment de gargoulette en argile locale munie d’un filtre, à col à ouverture large en «trompette» à cannelures externes marquées à engobe jaune (TB203) est daté du Ve siècle de notre ère au plus tôt.

Dans l'habitat isolé ID, nous avons trouvé 1 bord de jarre sans décor peint (RT93C), 1 bord de bol à collerette en Kharga Red Slip Ware (TB1B-C), 1 bord de marmite (TB173) pour le IIIe-IVe siècle de notre ère et 3 bords de marmite (TM102A), 1 bord de jarre (TM111), 1 grande jarre de transport à anses originaire de la région de Qéna (apparentée TM98/FR15) pour les phases ottomane à contemporaine.