Cette colline présente des vestiges d'artésianisme bouleversés par l'aménagement du grand puits PA, mais aussi d'un réseau de 31 qanâts rayonnant autour de la ligne de crête.

Ces ouvrages s'écoulent en majorité vers le sud (PA, QA, QB, QC, QD, QG, QH, QI, QJ, QK, QL, QM, QN, QO, QP, QQ, QR, QS, QT) pour irriguer des terrains soit très érodés reconnaissables par des lambeaux (CA) ou couverts par le sable. Ce parcellaire CA a été reconnu sur environ 1300 m² et est trop peu lisible pour autoriser des mesures de casiers de culture. L'essentiel de ces qanâts datent de la période ptolémaïque.

Quelques conduits peuvent être associés aux qanâts : QI fonctionne avec ED; QM, avec EC; QP, avec EB; QR, avec EA.

D'autres qanâts s'écoulent vers le nord-est : QU, QV, QW, QX, QY, QZ, QAA et QAB. Les conduites EF et EG prolongent respectivement les ouvrages QU et QV au delà du vaste dépotoir DK. Le parcellaire qu'elles irriguaient n'est plus lisible. Il est sans doute simplement ensablé. Là encore, ce groupe de qanâts semble essentiellement remonter à cette même période ptolémaïque. Cependant des reprises plus tardives, jusqu'au début de notre ère, ont eu lieu sur ce secteur.

Au centre-nord, les yardangs préservent des parties de qanâts (QAC, QAD et QAE), un conduit EH, mais aussi des maisons HE, HF et HG et des dépotoirs DL, DM et DN.

Deux qanâts isolées, QE et QF, s'écoulent vers le nord à l'extrémité ouest de la colline vers un thalweg très ensablé.

Concernant les habitat, le secteur sud comporte un certain nombre de vestiges, parfois assez délicats à lire du fait de l'ensablement. Un habitat arasé HA (Ve-IIIe siècle avant notre ère) est entouré d'un vaste dépotoir DF et non loin de DG (qui couvre probablement des structures d'habitat) et DH. L'habitat est constitué de constructions de quelques pièces en densité lâche, avec quelques fours en zone ouverte.

Les dépotoirs DI et DJ doivent également y être associés. L'habitat HB (romain) est associé à un dépotoir stratifié DC (Ie-IIe siècle de notre ère sur des niveaux du IVe-IIIe siècle avant notre ère) et à DD, plus limité.

Dans la plaine, la déflation n'a conservé que des bribes de constructions (HC et HD) associées à des dépotoir (DE). Ces constructions du IVe siècle de notre ère sont très érodées et très mal conservées.

Deux constructions monumentales GA (et son dépotoir DB) et GB occupent la partie sommitale, légèrement vers l'est. Des datations radiocarbone sur le dégraissant végétal des briques de ces monuments nous confirment qu'ils remontent au Ve-IVe siècle avant notre ère. Ils pourraient s'agir de temples. La construction GB conserve une partie d'un enduit blanc sur les murs, qui sont conservés en bonne élévation. Malheureusement, la fouille de ces deux bâtiments paraît compromise du fait de l'absence de niveaux de fonctionnement conservés.

Au nord-est, la déflation n'a conservé que la trace d'une construction HH dans la plaine. Mal datée, cette construction est très éolisée, se marquant uniquement par le rectangle de pierres de calage de voûtes.

Les habitats HE à HG sont aussi mal conservés, et mal datés.

Plusieurs concentrations lithiques occupent la crête (LB, LC, LE te LG) ou les parties hautes des pentes au centre (LA, LF, LH). D'autres occupent la cuvette argileuse au nord: LI, LJ. Dans ce secteur, les concentrations LB, LK, LM sont associées à de la céramique néolithique. Le piémont est couvert d'une bande de mobilier paléolithique LL.

Mobilier céramique : Les ensembles LB et LK ont livré quelques tessons datés du néolithique avec les formes identifiables suivantes : 1 bol à fond rond à bord en biseau , archéologiquement complet (apparenté TNA6/TN4A?) et 1 bord de pot hémisphérique (TN1).

Le dépotoir DA a livré du mobilier du IVe siècle avant notre ère (1 coupe à bord festonné (T17)) et du début de notre ère (bords de jarres de grande taille (RT62/64), 1 bord marmite (RT214), 1 bord de siga (RT30/RT26)).

Dans le dépotoir DC, le mobilier date également du IVe siècle avant notre ère : 1 bol convexe à fond plat (proche T246), 1 jarre à col haut (T56F), 1 jarre (T56D), 1 jarre (T18A), 1 tuyau (T287).

En DD, une marmite locale de type grec à anse horizontale (T232) remonte au IIe siècle avant notre ère. Le dépotoir DF a livré du mobilier de même chronologie : 8 bords de jattes (T198, T14B/14E, T14B', T257A), 4 bords de jarres (T56F, T18A, T20'C, T31/30), 1 bord de siga (T44'). Il en va de même pour le dépotoir DI, qui pourrait avoir été utilisé jusqu'au Ie siècle avant notre ère : 1 bord de jarre (proche du type T199), 1 bol (T203), 1 bol à parois fines (proche T246), 1 bord de siga (type apparenté T255??), 1 bord de grande jarre (RT62/64), 1 fragment de col d'amphore égyptienne (production du Mariout probable) T400. Le dépotoir DH a quant à lui livré un ostracon démotique daté de l'an 17 de Ptolémée Ier (288 avant J.-C.) sur une demi-jatte T269A.

Le dépotoir DK est daté du IIe siècle de notre ère par les vestiges suivants : 1 bord de marmite locale de grande taille de type grec avec départ anse horizontale (T190), 1 bord de jarre (T270), 3 bords de jarres (T18B, et 1 proche T199), 2 bords de jattes (T198, T209).

L'ensemble DN a fourni des éléments du IIe siècle avant notre ère : 1 bord de jatte T198, 2 bords de jarres à col (T56F), 1 marmiton T18A et 1 dokka T67/T208.

Dans le bâtiment GA, nous avons trouvé du mobilier rattaché au IIe siècle de notre ère (1 bord de mortier importé de Chypre (T7), 3 bords de jattes (T406, T198, T192), 2 bords de jarres (T267), 1 bord de siga (T407), 1 col de jarre à lèvre moulurée à anses à décor peint en noir de bandes horizontales sur engobe rouge brillant (T265A)) et aussi du début de notre ère (2 bords de pichets à filtre tournage normal (RT49) et un bord de marmite RT40). Dans le bâtiment GB, les datations sont les mêmes : pour la phase 4, 1 jarre à col (T56F), 1 bord de jatte (T192) ; et pour la phase 6/7, 1 bol (RT3A) 1 plat de cuisson à parois fines (TB74A), 1 bord de jatte.

L'habitat HB est daté du début de notre ère par les vestiges suivants : 1 bol « tulipe » (RT1), 3 plats de cuisson (RT12, RT148), 1 siga à décor géométrique peint en noir sur bande blanche (RT26), 1 bord de siga (RT26/RT30), 1 bord de jarre à ressaut interne avec décor externe incisé sous anse (RT234), 1 fragment de jatte (RT212A), 2 amphores de table produite à Assouan décorée d'un rinceau de feuille de lierre peinte en noir ou de feuilles simples (RT180A), 2 bord de grande marmite (TB56), 2 plats de cuisson (TB266, TB153/92), 1 bord de jarre à ressaut interne avec décor externe incisé sous anse, 1 panse avec base annulaire de pichet de petite taille (FR12 à pâte blanche).

Le puits PJ semble plus récent (IVe-Ve siècle de notre ère) : 2 bords de jarres de grande taille (proche famille RT190), 1 bord de marmite (TB162).

Les qanats ont également livré des éléments datant : QE, 1 jarre de grande taille (proche RT62) datée du début de notre ère ; QH, 1 bord de jatte (T1989) datée du début de notre ère ; QJ, 1 bord de jarre (T423), 1 jarre (proche T358?), 2 autres jarres érodées d'une facture moins ancienne de même datation ; QO, une grande jarre de type non déterminée (entre le Ie avant et le IIe siècle après J.-C.) ; QP, un bord de siga totalement éolisé (T44/T44' ?) daté entre le IVe et le IIe siècle avant notre ère ; QT, un bord de jarre (T20'C) daté du IIe-Ie siècle avant notre ère et une panse de jatte (proche RT147) du début de l'époque romaine.