Un groupe de trois puits (PB, PC, PD) proches s'écoulent vers le sud-ouest par les aqueducs EB, EC et ED. Au nord, deux autres, PA et, plus loin PE, s'écoulent vers l'ouest puis vers le sud (par les aqueducs EA et EE) pour venir tous irriguer le parcellaire CA. Ces cinq aménagements hydrauliques ont tous fonctionné de manière synchrone, durant le Ve s. et la première moitié du IVe s. avant notre ère, comme en attestent les vestiges céramiques observés sur place. En bon état de conservation, ils sont généralement ensablés.

Au sud du parcellaire CA, on trouve quatre autres puits (PF à PI). Les deux plus septentrionaux semblent avoir été exploités dès le Ve s. avant notre ère, mais aussi durant l'époque romaine (Ie-IIe siècle de notre ère), alors que les deux derniers n'ont fonctionné que durant l'époque romaine.

L'ensemble de ces puits s'ouvrent à des altitudes comparables, sur le tombant ouest de la colline d'Ayn Manâwîr. Si les cinq premiers s'écoulent d'abord vers l'ouest, ceux du sud regardent plutôt le sud-ouest. Dans cette zone, les cultures modernes ont occulté les éventuels traces d'un parcellaire antique.

Le parcellaire CA, seul parcellaire conservé de ce site, occupe une surface d'environ 3,5 ha. Il est érodé et ses limites anciennes ne sont pas connues. De même, le fort couvert sableux empêche à priori toute observation des rigoles d'irrigation.

Une zone d'habitat dense HA borde l'angle Nord-Ouest du parcellaire. Un rang de constructions quadrangulaires en briques la limite à l'Ouest. Des silos et des fours sont identifiables. Le dépotoir qui couvre et déborde de ces ruines est parsemé de meules et molettes. Cet habitat couvre une surface de 6259 m², ce qui en fait déjà un village assez conséquent car il est dense. Il est daté par le mobilier céramique du Ve-IVe s. avant notre ère.

En bordure nord du parcellaire, un groupe de dépotoirs de céramiques très surcuites et déformées signale un atelier de potiers AA, de même chronologie que le groupe d'habitat HA

D'autres dépotoirs (DB, DC, DD, DE) entourent cette zone. A l'exception de DC et DE, qui datent du Ve siècle avant notre ère, les autres sont un peu plus récents, remontant à la première moitié du IVe s. avant J.-C.

A ces ensembles de phases 1, 1/2 ou 2, on associe une petite nécropole NA sur la hauteur au Nord-Est, révélée par un pillage observé en 2009. Grâce au mobilier observé sur place (céramique principalement, mais aussi quelques ossements humains), on peut la dater de la période d'occupation de l'habitat.

Enfin, à l'ouest du site, quelques petites concentrations de mobilier paléolithique liées au bruit de fond observé dans tout le secteur ont été relevées.

Ce site fait donc partie d'un lot assez important de sites mono-phasés qui ont été occupé durant une centaine d'années tout au plus. Pour tous ces sites, il est fréquent qu'une fréquentation de la zone se soit maintenue au-delà de la période d'occupation principale, mais de manière sporadique et de faible ampleur en tout été de cause.

Mobilier céramique : La totalité de la céramique recueillie en surface s’inscrit dans la phase 1/2, avec une préférence pour la phase 1 : Jarre T304 (inv. Ifao 5601) qui contenait un collier composé d’amulettes en faïence, coquillages cauris, et perles de faïence, base de bol T75, jarres (T20’A,T18F,T18C), jarres T32C, siga T46, fragment d’un corps de gourde de petite taille (apparentée à T50), jattesT13B et T13E.

Eléments sur le verre et la faïence : La faïence collectée sur le site est en fait une série de perle de faïence et de verre (ou pierre?), certaines prenant la forme d'amulettes : il y a ainsi deux perles bombées en forme d'oeil oudjat à l'arrière plat et un pendentif en forme de bélier couché reposant sur une petite base rectangulaire, couvert d'une glaçure bleu turquoise. Il y a aussi une perle fragmentaire rectangulaire portant un triangle sur sa face avant, et une perle sphérique en verre bleu et blanc à décor oculé.