Le site occupe le lit plat d'un paléo-wadi et ses rebords.

En bordure ouest, le puits PA ('Ayn Khalîl) irrigue jusque vers les années 1960 un vaste parcellaire CA. Ce parcellaire mesure plus de 113 ha. Érodé et ensablé, ce parcellaire ne semble pas avoir fonctionné plus anciennement. Certaines zones en sont cependant encore assez lisibles. Sa partie nord-est se superpose partiellement au parcellaire CB, allongé d'ouest en est. Ce second parcellaire est par contre nettement plus ancien : il remonte aux Ie et IIe siècles de notre ère. Les rigoles d'irrigation sont encore nettement visibles, bien qu'érodées en certains points. Ce parcellaire est vaste, couvrant plus de 140 ha.

Immédiatement au nord de la zone de contact entre les deux parcellaires, le puits PB est entouré d'une dispersion de céramique (dont des tuyaux), verre et ossements ainsi que de restes de palmiers. Il irrigue l'extrémité est du parcellaire antique CB mais également le nord du parcellaire moderne CA. Grâce au mobilier observé autour du puits, on peut le dater du Ie-IIe siècle de notre ère, ce qui indique qu'une partie au moins de CA a été utilisée au cours de l'Antiquité.

Un forage moderne de puits bouché, PC, est visible dans le fond du thalweg, peu à l'est de CA.

L'extrémité est de CB est alimentée par le puits PD, tertres d'argilites entourés d'une couronne de déblais avec des vestiges de palmiers. Les vestiges entourant ce puits permettent de le dater du Ie-IIe siècle de notre ère.

Au sud de ce puits, un aqueduc EA, est-ouest est constitué de tuyaux de grand diamètre (60 cm). Cet écoulement peut être daté du IIIe siècle de notre ère, et semble donc postérieur au grand parcellaire CB.

Deux écoulements en fossé EB et EC viennent alimenter cet aqueduc depuis le sud sans que l'on puisse en préciser l'origine. Ils ne peuvent pas être datés, n'ayant pas livré de mobilier.

Entre PA et CA, un ensemble de mur en terre crue, de mauvaise construction, délimite un enclos, constituant sans doute un jardin, en contrebas du puits, avant le parcellaire. Il est récent, de l'époque moderne.

Au nord du puits, les ruines d'un pigeonnier IA sont entourées d'une dispersion de débris de pots. Compte-tenu des caractéristiques des pots à pigeon, cette construction remonte au IIIe siècle de notre ère. Une des parois était conservée lors de nos visites mais peu de temps après, l'érosion a terminé son travail de sape, faisant tomber ce dernier mur.

Au nord-ouest de PA et IA, une nécropole (pillée) NA occupe le sommet de la terrasse. De superficie assez limitée (5300 m²), elle remonte au Ive-Ve siècle de notre ère. Les tombes observées sont de deux types : des tombes bâties en briques crues d'une part et des tombes creusées dans le substrat d'argilite d'autre part. Quelques pillages récents semblent avoir eu lieu.

Mobilier céramique : Le pigeonnier IA a livré des bords de jarre TB61A et TB61A/B.

Dans l'ensemble NA, le mobilier est plus varié : bords de jarre (RT93C), bord de marmite (TB244), col de siga décorée peinte en prune sur engobe blanc (TB222) mais aussi «brûle-parfums» complet avec un résidus noir et des charbons encore à l’intérieur (TB241).

Le puits PB a livré des éléments du IIIe siècle de notre ère : un bord de siga (TB222) et un bord informe d’une large bassine faite main.

Enfin, le parcellaire CB est daté du IIIe siècle de notre ère grâce aux tessons suivants : un plat de cuisson (TB76B), un bord de jarre (RT40), un bord de jatte à parois fines à guillochis peints en sur sur le marli (RT154) et une panse décorée d’une bouteille à engobe rouge avec décor géométrique peint en noir.