Au nord-est du site, dans le secteur à l'altitude la plus élevée, une série de sources artésiennes (PA et PB) ont sans doute fourni une part importante de l'eau utilisée sur ce site. Cependant, aucune trace ne nous permet d'affirmer qu'elles étaient fonctionnelles aux périodes principales d'occupation du site (Ie et IIe s. de notre ère et IVe-IIIe s. avant notre ère). Elles n'ont fait l'objet d'aucun aménagement particulier.

Un peu plus bas dans la pente, au niveau des zones d'habitats, le puits PC se prolonge par un écoulement EC vers le nord-ouest. Sans éléments de datation, cet écoulement est interrompu par les extensions modernes des cultures d'Ezbet Badarân.

Les puits PD (prolongé par l'écoulement ED) au sud, PE et PF (prolongé par EG) au sud-ouest finissent de ceinturer le site. Seul le puits PE présente quelques éléments chronologiques, permettant d'attester son fonctionnement durant la XXVIIIe -XXe dynastie.

A l'extrême sud-est du site, à plus de 300 m de tout autre vestige, se trouve la qanat KS005QA, repérée sur plus de 300 m selon un axe sud-est/nord-ouest. Elle s'écoule en direction du site.

Dans la partie nord du site, il est probable que les cultures actuelles (MA, d'une surface de 5,31 ha) recouvrent en grande partie les cultures antiques, qui pouvaient même se développer au-delà de l'emprise du site que nous avons enregistrée.

Entre la zone des sources artésiennes et les cultures actuelles, se développe l'agglomération. Il ne s'agit pas d'une agglomération continue mais d'une juxtaposition d'habitats proches les uns des autres. La plupart des ensembles que nous avons distingués remontent à l'époque ptolémaïque (phase 4, fin IVe-IIIe s. AEC). Seul le bâtiment HA (le plus au nord) a perduré jusqu'à l'époque romaine (Ie-IIe s. de notre ère). Quatre bâtiments sont regroupés dans la zone centrale (HB à HE). HB, le plus étendu, occupe une surface de près de 600 m². Deux autres bâtiments se trouvent plus au sud. Toutes ces zones d'habitat ont été pillés, certaines assez largement, malgré le classement par le CSA. L'habitat HE avait même été partiellement labouré au tracteur lors de nos visites. Au total, l'agglomération discontinue occupe plus de 22000 m². Plusieurs dépotoirs (DB, DC et DD) se trouvent dans l'emprise de la zone d'habitat. Tous ces dépotoirs sont datés du Ie-IIe s de notre ère, en discordance avec les zones d'habitat. Il est possible qu'ils masquent les habitats de cette période.

Le dépotoir DA est le plus étendu, au sud-est de la zone d'habitat. Il mesure près de 6000 m² et remonte également à l'époque romaine (Ie-IIe s. de notre ère) et semble recouvrir un parcellaire. Le dépotoir DE, très allongé sur une surface de 5700 m², pourrait recouvrir lui aussi une zone d'habitat, tout comme le dépotoir DG (immédiatement au sud de MA). Il date principalement de la première moitié du IVe s. avant notre ère.

Pour finir, mentionnons des petites concentrations de mobilier lithique : l'une à proximité des sources artésiennes PA, remontant au néolithique, une deuxième au sud immédiat du puits PD, de l'époque paléolithique et la troisième, plus isolée, au nord de ED, de l'époque néolithique également.

Mobilier céramique : La céramique la plus nombreuse date de l’époque romaine Phase 6 (marmites RT40, bol RT6, plats de cuisson RT11). Les céramiques datées de l’époque ptolémaïque sont plus rares, il s’agit de formes attestées à la phase 4 : jattes T198, jarre-marmite apparentée à T18A, marmites de tradition grecque T232, jarre apparentée T270.

Les nombreux tessons d’époque ptolémaïque découverts datent d’une phase récente dans l’époque ptolémaïque.

L'ensemble HA a livré des formes complètes mais éolisées, parmi lesquelles un support « Clayton ring » de module standard (TA1C/FA2) accompagné de son anneau (TA2/FA2). Cet élément prédynastiques est sans doute un remploi sur la maison HA.

L'ensemble EA a quant à lui livré des éléments très éolisés du début de l'époque ptolémaïque et une forme complète (bol convexe type RT6?), de l'époque ptolémaïque ou romaine.

L'ensemble DB, tout comme l'habitat HB, a livré de nombreuses formes nouvelles attribuables à la phase 4 voire 5, soit entre le IVe et le Ie siècle avant notre ère.

Les ensembles HC, HE et HF ont livré un mobilier rattaché au début de notre ère.

DG a livré un mobilier reconnaissable du début de notre ère. DF a quant à lui fourni des éléments éolisés sans forme que l'on estime rattachables à l'époque perse ou ptolémaïque.

L'ensemble DE a livré des éléments de chronologie variée selon les zones, entre l'époque perse et l'époque romaine.

Sur le parcellaire CA, quelques tessons éolisés datent de l'époque romaine (début de notre ère), avec en particulier de nombreuses formes nouvelles.

Enfin, sur le puits PE, nous avons mis en évidence quelques tessons éolisés, dont un bord de jarre T18B, daté du Ve-IVe siècle avant notre ère.