Le puits PA, qui a fonctionné par artésianisme jusque dans le courant du XXe siècle, se trouve sur l'extrême sud du tombant de la colline d'Ayn Manâwîr (site KS089). Des recreusements tardifs, au cours du XXe siècle, ont en effet permis de maintenir son activité. De ce fait, une présence a pu se maintenir avec une petite ferme MA accompagnée de quelques enclos et surtout d'un parcellaire CC qui occupait une surface de l'ordre de 21 ha dans son développement maximal. Immédiatement à l'est de ce puits, un petit dépotoir (DA) témoigne sans doute de l'existence d'une petite occupation antique (IIIe s. EC) dans ce secteur du site. Les réoccupations récentes l'ont totalement oblitérée, ainsi qu'un possible parcellaire, sous tout ou partie du parcellaire CC.

Du puits PA, un long aqueduc EA, avec quelques variantes de parcours dans le dernier tiers (EB), conduit l'eau à plus de 1500 m, dans le paléo-wadi utilisé plus en aval par le parcellaire du site KS001. C'est dans ce secteur que se trouve l'essentiel de l'occupation antique. Environ 200 m à l'ouest de la zone d'habitat, un premier petit parcellaire (CB, d'un peu plus d'un hectare) se développe au nord de l'aqueduc, à la faveur d'une petite dépression riche en limons. A l'extrémité de l'aqueduc, le vaste parcellaire CA se déploie tant au nord qu'au sud de son axe. Il couvre une surface de près de 15,2 ha. Comme le précédent, ce parcellaire a principalement fonctionné au cours du IIIe s. EC, mais son usage a perduré au cours du IVe s. Les casiers de culture sont encore nettement lisibles sur les images satellites.

Immédiatement avant le parcellaire CA, au nord de l'écoulement EA, un bassin de rétention / distribution d'eau (EC) a été repéré. De plan quadrangulaire, il mesure environ 30 m sur 15. Cette largeur correspond à la largeur moyenne des casiers de culture.

Deux ensembles d'habitat ont été distingués : l'un au nord (HA) et l'autre au sud (HB) de l'écoulement EA/EB. Ils sont de surface équivalentes (2000 à 2500 m²), et semblent, par le mobilier collecté en surface, remonter à la même période, soit le IVe siècle de notre ère. Ils constituent sans doute une seule et même entité d'habitation, et pourraient remonter à la période précédente, qui correspond à l'exploitation principale du parcellaire. Au total, ils couvrent près de 5000 m² et sont largement pillés. Le mobilier visible en surface correspond au mobilier habituellement observé en surface : céramique essentiellement, mais aussi bois, vannerie et cuir. Dans le secteur HB, nous avons observé les sols paillés, qui révèlent sans doute des étables. Nous sommes donc en présence d'un habitat rural, pour ne pas dire paysan.

Au sud de l'axe de l'écoulement EA, au milieu du parcellaire CA, une petite dispersion de mobilier paléolithique a pu être observée. Dans ce secteur, il semble y avoir eu une petite activité de débitage de silex.

Mobilier céramique : Les nombreuses céramiques découvertes sont des formes courantes au IVe siècle. Quelques éléments sont déjà attestés dans la phase 6/7 (IIIe siècle ap.).

Le catalogue des formes est le suivant : petit plat en Kharga Red Slip Ware, bouteille vinaire à deux anses (B15), nombreuses jarres de grande taille à décor peint de tortillons et croisillons brun-rouge sur engobe blanc (phases 6/7, RT93). Les plats de cuisson à parois fines à ressaut interne à rehaut peint en blanc sur la lèvre (B80D), les marmites (RT60, RT156 P.6/7)et les siga.(B35) (une siga F1B à parois fine porte un décor peint de belle qualité, il se compose de tortillons et de croisillons peints en rouge sur un engobe blanc).