Le site est protégé par un classement CSA. Il a été fouillé partiellement au cours de une ou deux saisons en 1986/1987. Ce site est perturbé par des cultures modernes, en particulier des chenaux d'irrigation antérieurs aux fouilles. Entre nos deux premières visites, en 200 et 2003, quelques pillages ont eu lieu.

À 300 m seulement au nord-ouest de l'habitat, se trouve les cultures de el-Meks el-Qibli. La route asphaltée quant à elle se trouve à 300 m à l'est de ces mêmes habitats.

Description du site : Le puits PA ('Ayn el-Wâqfa) se trouve à peu près au centre du site, au sud de la zone d'habitat. Le mobilier collecté autour de ce puits témoigne d'une activité au cours du IIIe siècle de notre ère, mais aussi à la période moderne, fin XIXe et XXe siècle. Ce puits constitue la seule source en eau du site.

Trois canaux d'irrigation ont été identifiés : EA est directement l'écoulement du puits, sans que nous puissions dater préciser le début de son fonctionnement. Il se dirige vers l'ouest, zone cultivable en contrebas du puits PA.

Les écoulements EB et EC prennent l'eau dans l'écoulement EA et se dirige vers le nord, puis vers l'est, afin d'irriguer les parties est et nord de CA. Ces deux aqueducs sont datés par le mobilier de l'époque moderne.

Aucune évidence de canaux d'irrigation antiques n'a été observée. Il est possible, voire probable que les canaux modernes reprennent les grandes lignes des canaux antérieurs, adaptés à la topographie locale.

Un seul parcellaire CA a été mis en évidence. Il fait presque le tour complet (à l'exception du sud-est) de l'éminence où se trouve le puits PA et les zones d'habitat. Dans son état actuel, il paraît dater de la fin du XIXe et du courant du XXe siècle. Il correspond sans doute peu ou prou au parcellaire antique mais aucun vestige ne vient le confirmer. Les casiers parcellaires sont encore largement visibles.

Entre les deux écoulements EB et EC, au niveau de leur coude vers l'est, un vaste atelier de potiers a fonctionné au cours des IVe et Ve siècles de notre ère. Au total, il occupe une surface de plus de 2200 m², ce qui en fait un atelier important qui a sans doute produit à une échelle semi-régionale.

Le secteur HA, qui fait l'objet de la protection proprement dite, est une zone d'habitat de 5340 m² environ. Autour d'un bâtiment central (Bâtiment D des fouilles du CSA), se développe tout un habitat dans un enclos quadrangulaire. Les constructions en débordent tant à l'ouest qu'au nord. L'ensemble de cette zone d'habitat est recouvre par le dépotoir DA, qui se déverse plutôt vers le nord-ouest. Ces deux ensembles superposés remontent aux IVe-Ve siècles de notre ère. Les ostraca grecs découverts dans le secteur HA par les inspecteurs égyptiens lors de la campagne de 1986 ont été publiés dans le DFIFAO 30, en 1993 (CUVIGNY et al., 1993).

Au sud-est de HA, un petit habitat de 317 m², HB est largement pillé et présente la même chronologie que le bloc principal d'habitation.

A une cinquantaine de mètres à l'est de HB, se trouve le pigeonnier IA. Daté entre le Ie et le IIIe siècle de notre ère, cette construction isolée est faite de pierres liées à l'argile violette et de briques de terre crue. Des pots de pigeonnier jonchent le sol de ce secteur, autorisant l'identification.

Pour finir, un outil du paléolithique moyen a été découvert, isolé, entre HA et HB.

Mobilier céramique : Quelques tessons comme le vase à eau RT49 sont attestés de la phase 6 (I-IIe siècle) à la phase 6/7 (IIIe siècle). Cependant la plus grande partie de la céramique appartient à l’époque romaine tardive, phase 7 (IVe siècle) et phase 8 (Ve siècle) : bols à marli en Kharga Red Slip Ware (B1 phase 7 minimum), nombreux fragments à épaule ronde d’amphore à pâte brune égyptienne Late Roman 7 (à partir du Ve siècle jusqu’au VIe siècle au moins phase 8), des sigillées égyptiennes en argile d’Assouan à décor peint en noir et blanc attestés dès le IVe-Ve siècle siècle à Assouan et à Dendera. Les sigillées importées d’Afrique du Nord sont nombreuse, on y reconnaît la forme African Red Slip Ware Hayes n°67 attestée de la fin du IVe siècle au Ve siècle, mais surtout aux alentours de 450-470 ap. Des fragments de décors peints de couleur prune sur engobe blanc sont fréquents : pampres de vignes, volutes...B109, B110, B111...(phase 7).

Eléments sur le verre : Les éléments découverts sont peu nombreux : une base annulaire haute d'une coupelle et un fragment de panse de lampe en forme de gobelet conique verdâtre à décor de pastilles bleu foncé, ainsi que deux fragments atypiques, l'un vert, l'autre vert-jaune. Ces éléments appartiennent au IVe siècle de notre ère.